Snow monkeys

Dans la Genèse, au septième jour vint le temps du repos et de la contemplation. Pour notre part, c’est autour d’un délicieux petit-déjeuner « façon Japon » que nous démarrons cette nouvelle journée, attablés au « Ristorante » de l’Echizenya Hôtel.

Autant l’état général de l’établissement semble s’être figé dans les années 80, façon hôpital de La Chaux-de-Fonds, autant le buffet du petit-déjeuner surprend par sa fraîcheur et sa créativité. Requinqués, nous voici d’attaque pour aller admirer les singes de Jigokudani, à quatre heures de route de là. N’ayant pas de programme très chargé, nous prenons notre temps, un peu trop sans doute, puisque nous arrivons à 30 minutes de l’heure de fermeture du parc (à notre décharge, ce dernier clôt ses portes à 16h). Déçus, nous nous promettons de revenir le lendemain et avalons d’une traite les 300 kilomètres de route qui nous sépare de notre logement, à Kaga.

Kaga, ville d’un million d’habitants, particulièrement connue pour ses sources d’eau chaude. Notre logement, la villa du grand-père de Yuki, se trouve à Kurosakimashi, un village situé à une trentaine de minutes en dehors de la ville. Sur place, le jeune homme nous accueille avec ses parents et nous fait rapidement visiter les lieux. Sur ses conseils, nous nous rendons ensuite à la gare du coin et nous attablons au buffet. Pas de carte en japonais bien entendu, mais la serveuse nous mime et dessine les plats. On note qu’ici aussi, la commande ne se passe pas en interpellant le serveur, mais en utilisant une sorte d’iPad. Au Sakebo, pas encore d’iPad, mais les clients se servent de tablettes et à l’aide d’un stylet scannent la carte, puis envoient leur commande en cuisine. Se retrouver en pleine campagne, dans un restaurant où il convient de se déchausser avant d’entrer et passer commande à l’aide d’un stylet sur une carte en japonais sur la base des croquis de la serveuse, voilà les petites joies de ce voyage.

Le lendemain réveil aux aurores. Comme prévu, nous allons reprendre la route en sens inverse et reparcourir 600 kilomètres pour aller voir les Snow monkeys de Jigokudani. A l’étage inférieur, les parents de Yuki sont déjà réveillés et la mère s’active en cuisine. Quelques minutes plus tard, un petit-déjeuner composé de soupe miso, de riz et de salade est servi. Parfait pour une longue route. Cette dernière n’est heureusement pas inintéressante. La voie expresse remonte le long de la côte en direction de Nagano, ville de la province du Chūbu rendue célèbre en accueillant les Jeux olympiques d’hiver 1998. En passant on admire d’un côté la mer du Japon, de l’autre les montagnes enneigées environnantes, le mont Myoko (2’500m), Akazamari (2’000m) et le majestueux Mont Tate (3’000m), une des trois montagnes sacrées du Japon.

Un peu moins de quatre heures plus tard, nous voici à nouveau aux portes du parc de Kanbayashi et quatre kilomètres plus tard au cœur de la colonie de macaques du Japon qui peuplent les lieux. Ouvert en 1964, le parc capitalise sur la présence de ces adorables habitants. Espèce indigène, le macaque du Japon est le seul de son espèce qui survive à des températures pouvant aller en-dessous de 0°C. La colonie de Jigokudani est mondialement connue pour ses habitudes thermales. Les membres de la tribu ont en effet pris l’habitude de se baigner dans les sources d’eau chaude qui s’échappent de la montagne, pour le plus grand bonheur des touristes du parc, dont nous étions ce jour-là.

 

Quelques heures plus tard, nous voici à nouveau sur la route. 600 kilomètres de bitume et 120 francs de péage en une seule journée, les clichés des singes de Jogokudani se seront mérités ! Demain, on quitte la côte Ouest pour retourner du côté du Pacifique, passer la nuit à Osaka, découvrir les joies du karaoké et les 10’000 torris du Parc Fushimi Inari-taisha de Kyoto.

Camille & Michaël