L’haventure

Première étape de ce nouveau chapitre, le sommet du Gantrisch, ses prairies, ses fortins et sa vue sur le Stockhorn et le lac de Thoune.

Quelle sensation grisante que de vivre des premiers instants. « Sortir de sa zone de confort » comme on dit dans les livres de développement personnel. L’aventure se caractérise par son caractère unique et pourtant, toutes les aventures ne sont pas des plongées dans l’inconnu. Et même, lorsque l’inconnu frappe à la porte, lorsque tout mène à la perte de repères, la nature humaine nous pousse à peupler l’inconnu de jalons rassurants. Enfant, je me souviens d’une lecture émerveillé de « sa majesté des mouches », où des enfants perdus quelque part dans l’océan, recréaient une société rythmée par les habitudes héritées de leur passé, à l’instar du cérémonial du thé.

Pour ma part, que ce soit à l’autre bout du monde ou plus proche de chez moi, mon aventure annuelle consiste en des vacances exploratoires. Adepte de randonnées, c’est à pied que je parcours les distances temporellement les plus longues. Ainsi, du désert australien aux pitons de la Réunion en passant par les plages paradisiaques des Caraïbes ou les temples mystiques du Japon, je tente une fois par an au moins de prendre le temps de me reconnecter à l’ici et maintenant.

Une fois la date décidée, tout commence par une direction, choisie en général au moment du départ, en fonction de la météo et de l’envie du moment. Ce chapitre ne fera pas exception puisque ce dimanche, c’est au gré d’une vague recherche sur Google Map, que je décide de me rendre dans la région du Gantrisch.

Située au-dessus du lac de Thoune, le parc naturel du Gantrisch est une perle de plus que je me méconnaissais alors qu’elle se trouve à moins de 90 minutes de voiture de Lausanne. Le col qui y conduit depuis Fribourg vaut à lui seul le détour, mais sur place c’est l’ambiance paisible des lieux qui impose la fracture. Me voici en vacances. Mon camping-car loué m’attend sagement au parking pendant que je pars, vaguement au hasard, en direction d’un petit lac de montagne.

Ce dernier atteint en quelques dizaines de minutes, je décide de poursuivre jusqu’à une arrête. Les nuages s’amoncellent mais je ne renonce pas et mes efforts sont récompensés puisque le sommet révèle une vue imprenable sur les montagnes environnantes, notamment le Stockhorn. Le sommet n’étant plus très loin, je décide de pousse jusqu’à la croix et me retrouve quelques heures plus tard en compagnie des chocards au sommet du Gantrisch, qui a donné son nom au parc.

Les sentiers que j’emprunte ne doivent rien au hasard. Les fortins abandonnés rappellent que le lieu fût une pièce du réduit. Cette histoire militaire succède cependant à la renommée des lieux puisque ce qui fit de la région, plus précisément de Gurnigel, sa renommée ce furent les sources d’eau chaude, découvertes en 1561 déjà. Le Grand Hôtel inauguré en 1864 fût même pendant quelques années la plus grande structure hôtelière du pays. Désormais désaffecté, le bâtiment, de même que l’ensemble du terrain alentours, appartiennent à l’armée suisse.

Le soir venu, en savourant les bienfaits du chauffage à 1’600 mètres d’altitude, j’ai l’impression que ma dernière étape datait d’hier. Me voici à nouveau dans mon petit cocon sur roue, entre habitudes et aventure, paré pour une nouvelle haventure sur les routes helvétiques !

Prochaine étape le col du Grimsel et le funiculaire en deuxième place des plus raides du monde (le premier c’était l’année dernière à Stoos), mais définitivement le plus impressionnant à Grimsel !

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